Les fêtes de fin d’année sont un moment privilégié pour partager, célébrer et parfois se laisser aller un peu plus que d’habitude. Qui n’aime pas lever son verre avec ses enfants, ses petits-enfants ou ses amis ? Pourtant, ces excès peuvent réserver des lendemains difficiles, où le cœur se met à battre de façon irrégulière. Ce phénomène porte un nom : le syndrome cardiaque des fêtes. Qu’est-ce que ce syndrome ? Pourquoi touche-t-il particulièrement les seniors ? Et comment le reconnaître ? Explications.
Qu’est-ce que le syndrome cardiaque des fêtes ?
Le syndrome cardiaque des fêtes ou « holiday heart syndrome » est un terme utilisé pour décrire une accélération irrégulière du rythme cardiaque. Ce syndrome se manifeste typiquement au lendemain d’une soirée.
Imaginez : le repas s’est prolongé tard dans la nuit, ponctué de rires, de conversations animées et de plusieurs verres d’alcool. Le lendemain matin, en vous réveillant, vous sentez votre pouls s’emballer.
Le symptôme le plus fréquent du syndrome cardiaque des fêtes est l’accélération irrégulière du rythme cardiaque. Plus précisément, il s’agit souvent d’un épisode de fibrillation atriale ou auriculaire.
Ainsi, lorsque votre cœur est en fibrillation atriale ou auriculaire, ses cavités aussi appelées oreillettes ne se contractent plus efficacement. Dès lors, le sang peut alors stagner et former un caillot. Ce dernier peut migrer jusqu’au cerveau, bloquer une artère et provoquer un accident vasculaire cérébral (AVC).
En chiffres :
https://www.fondation-recherche-cardio-vasculaire.org/votre-sante-cardio-vasculaire/fiche-pratiques/zoom-sur-la-fibrillation-atriale/
La fibrillation atriale est le trouble du rythme cardiaque le plus fréquent. Elle toucherait plus de 750 000 personnes en France.
Elle affecte :
– environ 1% de la population ;
– près de 70 % des patients ont plus de 75 ans ;
– sa prévalence est supérieure à 10 % chez les personnes de plus de 80 ans.
Pourquoi les seniors sont-ils plus vulnérables au syndrome cardiaque des fêtes ?
Avec l’âge, notre corps change, et notre cœur aussi. Pour autant, cela ne veut pas dire qu’il faut renoncer à vivre pleinement, mais plutôt apprendre à adapter nos comportements.
Le syndrome cardiaque des fêtes prend une dimension particulière chez les seniors, et ce pour plusieurs raisons :
1. Le changement du métabolisme : un « filtre » ralenti
Avec l’âge, notre capacité à gérer l’alcool change radicalement. Ce qui explique pourquoi le syndrome cardiaque des fêtes touche particulièrement les seniors :
- l’élimination est ralentie : notre corps a en effet plus de mal à éliminer l’alcool, notamment parce que nous avons moins de masse hydrique. Dès lors, l’alcool reste donc plus longtemps dans le système. Ce qui peut provoquer une accélération irrégulière du cœur plus facilement ;
- la notion d’excès est révisée : une quantité d’alcool qui ne vous affectait pas dans la quarantaine peut, à 70 ou 80 ans, déclencher l’arythmie. Ce que le corps d’un jeune adulte supporte sans mal peut, chez une personne plus âgée, causer un épisode de fibrillation atriale.
2. Un terrain souvent moins neutre
Le muscle cardiaque vieillit naturellement et peut devenir plus sensible aux effets toxiques de l’alcool. Contrairement aux plus jeunes, les seniors présentent déjà des facteurs de risque sous-jacents :
- hypertension artérielle : l’alcool fait monter la tension, augmentant la charge de travail du cœur ;
- diabète : les repas copieux et les desserts qui accompagnent les repas des fêtes perturbent la glycémie ;
- maladies cardiaques préexistantes : même légères, elles peuvent être réactivées par une soirée arrosée.
3. Les interactions médicamenteuses et l’hydratation
Deux facteurs pratiques viennent compliquer l’équation et aggraver le risque de syndrome cardiaque des fêtes :
- la polymédication : c’est une réalité pour beaucoup de personnes âgées. La prise de traitements pour la tension, le cholestérol ou le diabète, peut interagir avec l’alcool. L’alcool modifie la manière dont ces médicaments sont métabolisés, ce qui peut accroître leur toxicité ou amplifier les risques d’arythmie ;
- la déshydratation : en période de fête, entre les repas copieux, la chaleur ambiante et l’alcool, le corps perd encore davantage d’eau. Un organisme déshydraté est un terrain propice aux troubles du rythme cardiaque.
Rappel : l’abus d’alcool est dangereux pour la santé. À consommer avec modération.
Parce que la santé du cœur, et plus largement celle des seniors, mérite une attention de chaque instant, il est essentiel de pouvoir compter sur une couverture adaptée à ses besoins réels.
La Mutuelle Santé Senior proposée par Mutualp a été pensée pour accompagner les plus de 60 ans dans cette étape de leur vie. Entre soins courants et hospitalisation, elle propose une couverture adaptée et des garanties sur mesure répondant aux besoins spécifiques liés à l’âge. L’assurance de rester serein face aux imprévus médicaux tout en continuant à profiter pleinement des moments qui comptent. Une façon bienveillante de préserver sa santé, de protéger son cœur et de vivre les fêtes, l’esprit et le cœur léger.
Syndrome cardiaque des fêtes : quels sont les symptômes qui doivent alerter ?
Dans le tourbillon des fêtes, il est facile de mettre ses sensations de côté. Un peu fatigué ? C’est normal, c’est l’âge, c’est la fête ! Mais le syndrome cardiaque des fêtes se manifeste souvent sans prévenir.
Voici les symptômes qui, après une soirée animée, surtout si elle était un peu trop arrosée, doivent vous pousser à la prudence :
- palpitations : la sensation que votre cœur bat trop fort, qu’il saute des battements, qu’il « papillonne » ou qu’il s’emballe de manière rapide et désorganisée ;
- essoufflement brutal : ressentir une oppression, une lourdeur ou une douleur dans la poitrine qui peut irradier vers le bras, le cou ou la mâchoire ne doit jamais être minimisé ;
- vertiges et malaises : lorsque le cœur bat mal, le cerveau reçoit moins de sang. La réduction du flux sanguin peut provoquer une sensation de malaise imminent, ou même un évanouissement (syncope);
- fatigue soudaine :un épuisement soudain et une faiblesse générale, sans raison apparente, peuvent être les signes d’un cœur qui peine à travailler efficacement.
Chez certaines personnes, les symptômes liés au syndrome cardiaque des fêtes apparaissent soudainement, mais ils peuvent disparaître tout aussi rapidement. Le cœur retrouve un rythme normal, et l’on se dit : “C’est passé, inutile d’en parler.”
Mais dans le domaine médical, on le dit souvent : ce n’est pas la gravité du symptôme qui compte, mais sa répétition.
Alors, quand composer le 15 ?
La règle est simple : en cas de doute, n’attendez pas et appelez le SAMU (15). Ne tentez pas de « voir si ça passe« . Mieux vaut un appel « pour rien » qu’une prise en charge tardive.
Les secours pourront vous conseiller au téléphone et, si nécessaire, envoyer une équipe médicalisée. C’est particulièrement urgent si les palpitations s’accompagnent de douleur thoracique, d’essoufflement sévère ou de troubles de la parole ou de la vision.
Témoignage :
» C’était le 1er janvier, après un réveillon joyeux en famille. Le matin, j’ai senti mon cœur battre bizarrement, comme s’il s’emballait sans raison. Je me suis dit que c’était la fatigue, ou peut-être le champagne.
Le soir, les palpitations étaient toujours là. Mon épouse a fini par composer le 15. À l’hôpital, on m’a expliqué que j’avais fait un épisode de fibrillation auriculaire, ce qu’ils appellent le “syndrome cardiaque des fêtes”.
Aujourd’hui, tout va bien, mais j’ai compris une chose : même si les symptômes disparaissent, il ne faut jamais les ignorer. Le cœur, lui, se souvient de tout. » Jean-Pierre, 72 ans, retraité actif et épicurien dans l’âme.
Seniors : comment prévenir le syndrome cardiaque des fêtes ?
L’objectif n’est pas de de rester seul dans votre coin pendant les fêtes, mais de vous donner les clés pour être un hôte ou un convive averti. Profiter avec modération, doit être votre nouvelle devise.
1. Modérez votre consommation d’alcool
C’est le point central de la prévention du syndrome cardiaque des fêtes. Cela repose sur trois règles d’or simples à retenir :
- l’alternative verre d’eau : entre deux verres d’alcool (vin, champagne, digestif), buvez un grand verre d’eau. Cela vous hydrate, ralentit la consommation et aide à l’élimination de l’alcool ;
- la limite raisonnable : fixez-vous dès le départ un nombre maximum de verres que vous ne dépasserez pas. Par exemple : pas plus de 2 verres maximum sur toute la soirée ;
- le bon réflexe : ne buvez jamais l’estomac vide. Prendre le temps de manger permet de ralentir considérablement l’absorption de l’alcool dans votre organisme.
2. Gérez le festin et la fatigue
Les fêtes, ce n’est pas seulement l’alcool ! C’est aussi, un véritable cocktail de facteurs de risque pour le cœur :
- le stress : que ce soit lié à l’organisation ou aux retrouvailles est un facteur qui, en libérant de l’adrénaline, peut aussi provoquer une accélération irrégulière du cœur. Apprenez à déléguer et à accorder à votre corps comme à votre esprit de vrais moments de calme ;
- le sel et le gras : les plats de fête sont souvent très riches en sel. Or, une consommation excessive favorise l’hypertension et la rétention d’eau. Afin de préserver votre santé : mangez avec plaisir, mais sans excès !
- le sommeil : le manque de sommeil et la fatigue sont des facteurs de vulnérabilité. Ne veillez pas trop tard et prévoyez une petite sieste le lendemain.
3. Contrôlez vos facteurs de risque
La prévention du syndrome cardiaque des fêtes commence bien avant le réveillon, en prenant soin de votre cœur toute l’année.
- Respectez votre traitement : si vous suivez un traitement pour l’hypertension, le cholestérol ou tout autre problème cardiaque, ne faites surtout pas l’impasse sur vos médicaments pendant les fêtes.
- Maintenez une activité douce : une marche quotidienne de 30 minutes, même pendant la période des fêtes, aide à réguler votre tension et à renforcer votre muscle cardiaque.
- Surveillez votre tension : si vous êtes équipé d’un tensiomètre, n’hésitez pas à faire un contrôle pendant les fêtes. Cela vous permet de détecter précocement toute élévation anormale qui pourrait provoquer un accident vasculaire.
Le bon réflexe :
Quelques jours avant les fêtes, faites le point avec vous-même : « Comment se porte mon cœur ? », « Ai-je bien suivi mon traitement ?« , « Quelles sont mes limites à ne pas dépasser ? ». Cette petite introspection vous permettra d’aborder les festivités l’esprit plus tranquille.
Notre cœur mérite d’être chouchouté après toutes ces années de bons et loyaux services, surtout pendant cette période de réjouissances. La clé pour éviter le syndrome cardiaque des fêtes réside dans l’équilibre : modération, vigilance et connaissance de soi. Alors, trinquons à la vie et à ceux que nous aimons, le cœur léger !
En résumé :
Le syndrome cardiaque des fêtes, peut survenir après une soirée arrosée. Il se manifeste par une accélération irrégulière du rythme cardiaque ou un épisode de fibrillation atriale. Palpitations, essoufflement ou fatigue soudaine sont autant de signaux à ne pas ignorer. En cas de doute, appelez le 15.
À propos :
Cet article a été relu et approuvé par un expert en santé et bien-être des seniors de Mutualp, acteur reconnu dans les domaines de la santé, de l’assurance et de la prévoyance en France. Il est destiné à des fins purement informatives.
FAQ – Syndrome cardiaque des fêtes : les questions les plus fréquentes
Quand les symptômes du syndrome cardiaque des fêtes se manifestent-ils ?
Les symptômes du syndrome cardiaque des fêtes se manifestent généralement 8 heures après la consommation d’alcool. Cela explique pourquoi on associe fréquemment ce trouble à un lendemain de soirée trop arrosée.
Faut-il consulter après un épisode de syndrome cardiaque des fêtes ?
Oui, même si le cœur reprend un rythme normal, il est recommandé de consulter un cardiologue. Un électrocardiogramme (ECG) ou un Holter cardiaque (sur 24 h) peut confirmer la présence d’une fibrillation atriale. Peut-on vivre normalement après un épisode de fibrillation auriculaire ?
Oui, tout à fait, le syndrome cardiaque des fêtes ne condamne pas à renoncer aux plaisirs de la vie. Avec un suivi médical adapté, une modération de l’alcool et un mode de vie équilibré, le cœur retrouve sa stabilité.