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Touchant entre 4 à 10 % des seniors vivant à domicile et 15 à 38 % des résidents en institution, la dénutrition de la personne âgée constitue un problème majeur de santé publique. Souvent sous-estimée, cette condition qui affaiblit le corps, peut conduire à une perte progressive d’autonomie. Voici comment la repérer et prévenir son apparition. 

Qu’est-ce que la dénutrition de la personne âgée ?

La dénutrition de la personne âgée se caractérise par un déséquilibre entre les apports nutritionnels et les besoins de l’organisme. Elle survient lorsqu’un senior ne consomme pas suffisamment de calories, de protéines, de vitamines et de minéraux pour maintenir ses fonctions vitales, soutenir sa masse musculaire et assurer le bon fonctionnement de ses organes. Avec l’âge, ce phénomène peut s’installer de manière insidieuse, parfois sans signes avant-coureurs. 

Selon la Haute Autorité de Santé (HAS), la dénutrition chez la personne âgée est diagnostiquée à partir de plusieurs indicateurs phénotypiques et étiologiques, notamment : 

  • une perte de poids ≥ 5 % en 1 mois, 10 % en 6 mois ou par rapport au poids habituel ; 
  • un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 22 kg/m² ; 
  • une diminution  de la prise alimentaire ≥ 50 % pendant plus d’1 semaine, ou toute réduction des apports pendant plus de 2 semaines (par rapport à la consommation alimentaire habituelle ou aux besoins protéino-énergétiques) ; 
  • une absorption réduite (malabsorption ou maldigestion) ; 
  • une pathologie aiguë, chronique ou maligne évolutive. 

Pourquoi la dénutrition est-elle fréquente chez les personnes âgées ?

La dénutrition de la personne âgée n’est pas un phénomène rare ni anodin. Elle résulte d’un ensemble de facteurs biologiques, médicaux, psychologiques et sociaux qui s’entrecroisent avec le vieillissement. 

Une diminution des besoins physiologiques

Le métabolisme ralentit avec l’âge, entraînant une baisse naturelle de la sensation de faim et de soif. À cela s’ajoutent des modifications hormonales, la perte progressive de la masse musculaire (sarcopénie), ainsi qu’un vieillissement des organes digestifs, qui impactent la digestion et l’absorption des nutriments. Ces changements rendent l’organisme moins performant pour détecter ses besoins et y répondre efficacement. 

Des pathologies chroniques et traitements médicaux

De nombreuses maladies chroniques (cancer, maladies cardiovasculaires, affections neurodégénératives, etc.) peuvent augmenter les besoins nutritionnels ou altérer l’appétit et l’absorption des nutriments. Sans oublier que certains traitements médicamenteux peuvent avoir des effets secondaires tels que des nausées, une sécheresse buccale ou des troubles du transit, impactant l’alimentation, aggravant ainsi le risque de dénutrition chez la personne âgée

Des troubles bucco-dentaires

Douleurs dentaires, infections, perte de dents ou port de prothèses mal ajustées sont fréquents après 70 ans. Ces troubles rendent la mastication douloureuse, voire impossible, et incitent à éviter les aliments solides, pourtant souvent riches en protéines. Cela peut entraîner un déséquilibre alimentaire, voire un désintérêt progressif pour les repas. 

Un isolement social et affectif

La solitude, le veuvage, la dépression ou le repli sur soi réduisent l’envie de cuisiner et de s’alimenter correctement. Lorsqu’il n’est plus un moment de partage, le repas perd de son importance. La dénutrition de la personne âgée est ainsi souvent liée à une souffrance psychologique, parfois invisible. 

Des difficultés économiques

Avec des revenus parfois modestes, certains seniors rognent sur leur budget alimentaire. L’achat de produits frais, de qualité ou spécifiques (régimes adaptés, compléments nutritionnels…) devient alors difficile. Une alimentation appauvrie, répétitive ou insuffisante accentue les risques de carences, entraînant rapidement un état de dénutrition. 

Quelles sont les conséquences de la dénutrition chez la personne âgée ?

La dénutrition peut entraîner des répercussions graves sur la santé et la qualité de vie de la personne âgée. En n’étant pas prise en charge rapidement, ses conséquences peuvent être lourdes et parfois irréversibles : 

  • une perte de masse musculaire et sarcopénie : un apport insuffisant en protéines entraîne une fonte musculaire progressive, qui réduit la force physique, complique les gestes du quotidien (se lever, marcher, porter un objet) et accélère la perte d’autonomie ; 
  • une fragilité osseuse accrue : sans un apport suffisant en nutriments essentiels comme le calcium, la vitamine D ou les protéines, les os se fragilisent, ce qui augmente considérablement le risque de chutes et de fractures, notamment au niveau du col du fémur, une zone particulièrement touchée chez les personnes âgées dénutries ; 
  • un affaiblissement du système immunitaire : la dénutrition chez la personne âgée compromet la réponse immunitaire, rendant l’organisme plus vulnérable aux infections courantes (grippe, infections urinaires, bronchites, etc.) ce qui ralentit la récupération après une maladie ; 
  • un ralentissement des processus de cicatrisation : les plaies mettent plus de temps à guérir en cas de carences nutritionnelles, ce qui complique la prise en charge des escarres ou d’autres lésions cutanées fréquentes chez les personnes alitées ou en perte de mobilité ; 
  • un risque accru d’hospitalisation et de décès : les personnes âgées dénutries  sont plus fréquemment hospitalisées, ont des séjours plus longs et présentent davantage de complications post-opératoires. Cette fragilité générale accroît également le risque de décès prématuré. 

Dans ce contexte, mieux vaut prévenir que guérir. Une hospitalisation imprévue, des soins prolongés ou des consultations spécialisées peuvent peser lourdement sur le budget. 

C’est pourquoi il est essentiel de disposer d’une complémentaire santé solide et adaptée à vos besoins. Avec des garanties renforcées, un accompagnement de qualité et une couverture pensée pour vous protéger au quotidien, la mutuelle pour plus de 60 ans proposée par Mutualp s’engage à répondre aux défis liés à l’avancée en âge. 
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Comment repérer les premiers signes de dénutrition chez la personne âgée ?

Identifier précocement les signes de dénutrition chez la personne âgée est essentiel pour éviter qu’elle ne s’aggrave et entraîne des complications sérieuses. Plusieurs signes, parfois discrets au départ, peuvent alerter : 

  • une perte de poids rapide ou inexpliquée : une diminution significative du poids en peu de temps, sans régime ou pathologie identifiée, est un signal fort. Même une perte de quelques kilos peut avoir des conséquences importantes chez un senior ; 
  • des vêtements de plus en plus amples : des habits devenus trop larges ou qui flottent, peuvent traduire une fonte musculaire progressive ou un amaigrissement important. Un signe de dénutrition qui peut être facilement repéré par l’entourage de la personne âgée ; 
  • une perte d’appétit ou une modification des habitudes alimentaires : refuser de se nourrir, réduire ses portions ou délaisser certains aliments autrefois appréciés doit alerter. Une diminution progressive des prises alimentaires peut passer inaperçue si elle n’est pas surveillée ; 
  • une difficulté à se nourrir ou à préparer les repas : des gestes plus lents ou hésitants, un manque d’envie de cuisiner, ou l’oubli de se nourrir sont des situations fréquentes en cas de troubles cognitifs, de dépression ou de perte d’autonomie fonctionnelle ; 
  • l’apparition de troubles digestifs : nausées récurrentes, constipation persistante ou diarrhées inexpliquées peuvent freiner l’alimentation et aggraver la dénutrition chez la personne âgée. Ces symptômes doivent faire l’objet d’un signalement médical. 

Une vigilance quotidienne de l’entourage, des aidants et des professionnels de santé permet de repérer rapidement les signes de dénutrition chez la personne âgée afin d’envisager une prise en charge adaptée. 

Comment prévenir la dénutrition chez la personne âgée ?

La prévention de la dénutrition chez la personne âgée repose sur une approche globale, alliant hygiène de vie, accompagnement médical et soutien psychosocial. 

Adopter une alimentation équilibrée, adaptée et enrichie

La base de la prévention passe par des repas complets, riches en protéines (viandes maigres, œufs, légumineuses, poisson), en calories et en nutriments essentiels. Il est également important d’intégrer chaque jour des : 

  • fruits et légumes pour les fibres, l’hydratation et les vitamines ; 
  • produits laitiers pour le calcium et la densité nutritionnelle. 

Par ailleurs, fractionner les repas (3 repas principaux et 2 collations), permet d’éviter les longues périodes à jeun et de maintenir un apport énergétique constant. 

Stimuler l’appétit de manière naturelle

Chez les seniors, l’envie de manger peut diminuer. Il est alors essentiel de : 

  • varier les textures et les saveurs pour éviter la monotonie alimentaire ; 
  • soigner la présentation des plats et l’environnement des repas (lumière naturelle, ambiance conviviale, vaisselle attrayante) ; 
  • proposer les repas à des horaires réguliers dans un cadre propice à la détente et au plaisir gustatif. 

Maintenir une activité physique régulière

L’exercice, même modéré, comme la marche, le jardinage ou la gymnastique douce, permet de préserver la masse musculaire, de stimuler l’appétit et de ralentir la fonte musculaire. C’est un levier essentiel pour limiter les effets de la sarcopénie et garder une certaine autonomie. 

Rompre l’isolement et accompagner sur le plan psychologique

L’aspect relationnel est fondamental. L’isolement social, la dépression ou le deuil peuvent fortement impacter l’alimentation chez les personnes âgées. Favoriser les repas partagés, les activités collectives ou les visites régulières aide à redonner de l’intérêt à l’alimentation et à prévenir la dénutrition de la personne âgée

Surveiller les traitements et les pathologies associées

Certains médicaments peuvent altérer l’appétit, le goût, ou causer des troubles digestifs. Un suivi régulier des traitements avec le médecin traitant permet de limiter ces effets indésirables. Il convient aussi de tenir compte des maladies chroniques (diabète, troubles cognitifs, maladies digestives) dans l’élaboration des menus. 

Intégrer le dépistage dans le suivi médical

La prévention de la dénutrition chez la personne âgée passe aussi par la détection. Il est recommandé de procéder à une évaluation nutritionnelle régulière lors des consultations médicales, notamment chez les seniors de plus de 70 ans ou présentant des facteurs de risque (perte de poids, maladies chroniques, troubles de la déglutition…). 

Recourir aux compléments nutritionnels si nécessaire

En cas de diminution des apports ou de dénutrition avérée, le médecin peut prescrire des compléments nutritionnels oraux (CNO). Ces produits enrichis en protéines et en calories (soupes, boissons lactées, crèmes) permettent de renforcer l’alimentation sans augmenter les quantités ingérées. 

La dénutrition de la personne âgée est un problème complexe aux multiples facettes. Lutter efficacement contre ce fléau nécessite une approche globale qui combine l’optimisation de l’alimentation, la prise en charge des facteurs associés et une collaboration étroite entre les professionnels de santé, la famille et les aidants.