Vous êtes en invalidité et vos revenus sont modestes ? L’Allocation Supplémentaire d’Invalidité (ASI) peut vous aider à compléter vos ressources. Découvrez les conditions d’attribution, son mode de calcul et les démarches à suivre pour en bénéficier.
Qu’est-ce que l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité ?
L’Allocation Supplémentaire d’Invalidité (ASI) est une prestation sociale destinée à soutenir les personnes dont l’état de santé limite durablement leur capacité à exercer une activité professionnelle. Versée mensuellement par la Sécurité sociale ou par la MSA pour les personnes qui dépendent du régime agricole, elle intervient en complément des revenus, pour garantir un minimum vital à ceux dont les ressources restent insuffisantes pour vivre décemment.
L’ASI joue un rôle d’amortisseur social pour les personnes touchées par une invalidité précoce ou invalidante, qui ne peuvent pas encore prétendre à une pension de retraite et à l’Aspa. Elle vise ainsi à prévenir les situations de grande précarité en apportant un soutien financier régulier, tant que les conditions de versement sont respectées.
Bien qu’elle soit parfois méconnue, cette allocation constitue un droit essentiel pour de nombreux bénéficiaires confrontés à une double fragilité : physique et économique. Elle s’inscrit dans une logique de solidarité nationale, sans se substituer aux prestations d’invalidité classiques, mais en agissant comme un complément de ressources indispensable.
Quelles sont les conditions pour bénéficier de l’ASI ?
Pour bénéficier de l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité, vous devez répondre à plusieurs conditions. Ces critères permettent de s’assurer que cette aide est bien destinée à celles et ceux qui en ont le plus besoin.
1. L’âge
L’Allocation Supplémentaire d’Invalidité est réservée aux personnes qui ne sont pas encore en âge de partir à la retraite. Contrairement à une idée reçue, cet âge n’est plus fixé à 62 ans pour tout le monde. Il dépend désormais de votre année de naissance :
- né en 1962 : départ possible à 62 ans et 6 mois ;
- né en 1963 : 62 ans et 9 mois ;
- né en 1964 : 63 ans ;
- né en 1965 : 63 ans et 3 mois ;
- né en 1966 : 63 ans et 6 mois ;
- né en 1967 : 63 ans et 9 mois ;
- né à partir du 1er janvier 1968 : 64 ans.
Cet âge limite peut être repoussé à 67 ans si vous désirez maintenir une activité professionnelle.
Au-delà de cet âge, l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité cesse automatiquement, et vous pouvez, si vos ressources sont faibles, bénéficier de l’ASPA (Allocation de solidarité aux personnes âgées).
2. L’invalidité
L’ASI est strictement réservée aux personnes reconnues invalides. Cette reconnaissance signifie que votre capacité à exercer une activité professionnelle est réduite d’au moins deux tiers. En d’autres termes, votre état de santé vous empêche de travailler dans des conditions normales, et cette situation est durable.
Cette reconnaissance est généralement attribuée par votre caisse d’assurance maladie. Elle peut résulter d’une maladie, d’un accident ou d’une situation médicale particulière entraînant des conséquences importantes sur votre autonomie.
Il est important de souligner que ce statut d’invalidité doit être officiel pour ouvrir droit à l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité : un simple certificat médical ne suffit pas.
3. La résidence
Pour percevoir l’ASI, vous devez résider de manière stable et effective en France. Cela signifie que vous devez y vivre au moins six mois par an. Ce critère est là pour s’assurer que l’aide bénéficie bien aux personnes vivant réellement sur le territoire national.
Cette condition peut être vérifiée à travers plusieurs documents : avis d’imposition, factures, quittances de loyer, relevés bancaires… Il ne s’agit pas d’un simple critère administratif, mais d’une preuve concrète d’attachement à la France.
4. Les ressources
Enfin, vos ressources financières sont examinées avec attention. L’Allocation Supplémentaire d’Invalidité étant une aide différentielle, elle est destinée à celles et ceux qui vivent avec peu de moyens.
Pour pouvoir en bénéficier, vos revenus ne doivent pas dépasser un certain plafond mensuel. Ces montants sont réévalués chaque année au 1er avril pour tenir compte de l’évolution du coût de la vie. En 2025, les plafonds sont les suivants :
- 914,85 € par mois si vous vivez seul ;
- 1 530,60 € par mois si vous vivez en couple.
L’ensemble de vos revenus est pris en compte : revenus professionnels, pension d’invalidité, pensions de retraite, mais aussi l’Allocation aux adultes handicapés (AAH), les pensions alimentaires fixées par décision judiciaire, les revenus tirés de vos biens mobiliers ou immobiliers (comme des loyers ou des placements), ainsi que les biens dont vous avez fait donation.
Lorsque vous disposez de ressources limitées, chaque soutien compte. L’Allocation Supplémentaire d’Invalidité permet de garantir un minimum de revenu, mais il est aussi important de veiller à rester bien protégé face aux dépenses de santé, souvent plus fréquentes en cas d’invalidité.
Certaines mutuelles, comme Mutualp, proposent des offres spécialement conçues pour les personnes en situation de fragilité, avec des garanties renforcées pour les soins courants, les consultations spécialisées, l’hospitalisation ou encore les équipements médicaux. En complément de l’ASI, cette couverture peut vous aider à limiter les restes à charge et à préserver votre qualité de vie.
Mutualp propose également un accompagnement dans la durée, avec des services utiles au quotidien comme l’assistance à domicile ou le soutien administratif, qui peuvent faire une vraie différence lorsque les démarches deviennent complexes.
Quel est le montant de l’ASI ?
Le montant de l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité varie en fonction de votre situation et vos ressources.
Si vous vivez seul
Le calcul est relativement simple. Le montant correspond à la différence entre le plafond et vos revenus mensuels. Par exemple, si vous percevez 500 € par mois, l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité s’élèvera à 414,85 €, soit 914,85 € – 500 €.
Si vous vivez en couple
Le calcul dépend de votre situation au sein du couple :
1. Vous et votre conjoint percevez tous les deux l’ASI
L’ASI correspond à la différence entre le plafond et vos revenus mensuels cumulés. Chaque personne du couple reçoit alors la moitié de ce montant.
Par exemple, si vous touchez à deux 1 100 € par mois, l’ASI sera de 430,60 €, soit 1 530,60 € - 1 100 €. Chacun recevra 215,30 €, soit 430,60€ / 2.
2. une seule personne perçoit l’ASI
Dans ce cas, le calcul est un peu différent. Le montant maximum que vous pouvez recevoir est plafonné à 579,56 € par mois. Ce montant correspond à la différence entre 914,85 € et le montant de minimal de la pension d’invalidité, actuellement fixée à 335,29 €.
Même si vos ressources sont très faibles, l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité ne pourra pas dépasser ce plafond si votre conjoint n’est pas bénéficiaire.
3. Vous percevez l’ASI et votre conjoint(e) perçoit l’ASPA
Dans cette situation, le plafond est encore ajusté. Le montant de votre ASI est égal à la différence entre 765,30 € et la moitié des revenus mensuels du couple.
Ce cas particulier permet de mieux équilibrer les aides entre l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité et l’Allocation de solidarité aux personnes âgées, tout en prenant en compte les ressources globales du foyer.
Comment faire une demande d’ASI ?
Si vous pensez remplir les conditions pour bénéficier de l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité, il est important d’engager les démarches sans attendre, car l’aide n’est pas versée automatiquement. C’est à vous d’en faire la demande auprès de votre caisse d’assurance maladie.
À qui s’adresser ?
Vous devez vous adresser à votre caisse d’assurance maladie :
- la CPAM (Caisse Primaire d’Assurance Maladie), si vous relevez du régime général ;
- ou la MSA (Mutualité Sociale Agricole), si vous dépendez du régime agricole.
En cas de doute, vous pouvez contacter votre caisse habituelle ou vous rendre dans un point d’accueil pour être accompagné.
Le formulaire à remplir
La demande d’Allocation Supplémentaire d’Invalidité s’effectue à l’aide d’un formulaire spécifique, qui dépend à la fois de votre situation personnelle et de l’organisme dont vous relevez.
Voici les principaux cas de figure :
- vous relevez de la MSA, vous remplissez le formulaire formulaire Cerfa 13435*03 ;
- vous êtes affilié à la CPAM :
- vous percevez une pension d’invalidité versée par la Sécurité sociale : utilisez le formulaire Cerfa 11175*06.
- vous bénéficiez d’une retraite anticipée pour inaptitude au travail, ou vous touchez une pension de réversion, il faut remplir le formulaire Cerfa 13679*02 .
Les pièces justificatives à fournir
Pour que votre demande soit prise en compte, vous devrez joindre plusieurs documents justificatifs à votre dossier. Ces pièces permettent à votre caisse d’assurance maladie de vérifier que vous remplissez bien toutes les conditions.
La liste exacte des documents à fournir est précisée dans la notice jointe au formulaire. Il est donc important de lire attentivement cette notice et de préparer tous les justificatifs demandés avant d’envoyer votre demande.
Quand commence le versement de l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité ?
Une fois votre demande complète et acceptée, le versement de l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité débute le 1er jour du mois suivant la réception du dossier.
Par exemple, si votre demande est déposée le 10 mars et qu’elle est jugée recevable, vous commencerez à percevoir l’ASI à partir du 1er avril.
Est-ce que l’ASI est récupérable sur la succession ?
Non, l’Allocation Supplémentaire d’Invalidité n’est plus récupérable sur la succession.
Si le décès du bénéficiaire a lieu après le 31 décembre 2019, les sommes perçues ne sont pas réclamées aux héritiers, quel que soit le montant ou la date des versements.
Vous pouvez donc bénéficier de cette aide sans craindre qu’elle ne pèse plus tard sur vos proches.
L’Allocation Supplémentaire d’Invalidité est un soutien financier précieux pour les personnes en invalidité, sans incidence sur leurs héritiers. Soumise à des conditions spécifiques, elle reste une aide accessible et rassurante. Mieux la comprendre, c’est mieux en tirer parti au quotidien.