Chaque année, en France, près de 150 000 personnes sont victimes d’un accident vasculaire cérébral. Cette attaque cérébrale entraîne souvent des séquelles physiques, cognitives et émotionnelles. C’est pourquoi la rééducation occupe une place centrale dans la récupération après un AVC. En quoi consiste-t-elle ? Et que faut-il en attendre ? Explications.
Qu’est-ce qu’un AVC et pourquoi une rééducation est-elle nécessaire par la suite ?
Un AVC survient lorsque le flux sanguin vers une partie du cerveau est interrompu, soit par un caillot (AVC ischémique), soit par la rupture d’un vaisseau sanguin (AVC hémorragique). Le manque d’oxygène et de nutriments entraîne la mort des cellules cérébrales dans la zone touchée, provoquant divers types de handicaps : moteurs, sensoriels, cognitifs ou émotionnels, en fonction de la localisation et de l’étendue de la lésion.
La rééducation est donc indispensable après un AVC afin de :
- restaurer les fonctions altérées, comme la mobilité, la parole ou les fonctions cognitives, grâce à des exercices ciblés et progressifs ;
- prévenir les complications secondaires, telles que les escarres, les raideurs articulaires, les chutes ou la dépression post-AVC ;
- favoriser la récupération de l’autonomie, afin que la personne puisse, dans la mesure du possible, retrouver son autonomie ;
- améliorer durablement la qualité de vie, tant sur le plan physique que psychologique, en permettant au patient de redevenir acteur de son quotidien.
En d’autres termes, la rééducation après un AVC n’est pas une option, mais bien une étape indispensable du processus de guérison.
Quels sont les professionnels impliqués dans la rééducation post-AVC ?
La rééducation pratiquée après un AVC n’est pas l’œuvre d’un seul professionnel, mais le fruit d’une collaboration étroite entre une équipe multidisciplinaire. Chaque professionnel met ses compétences au service du patient pour traiter les différentes séquelles et optimiser le processus de récupération. Les principaux acteurs de cette rééducation étant :
- le médecin rééducateur (physiatre) : il évalue les déficits, fixe les objectifs, coordonne l’ensemble du programme de rééducation après un AVC et adapte les traitements en fonction de l’évolution du patient ;
- le kinésithérapeute : il intervient sur les troubles moteurs en mettant en place des exercices adaptés pour renforcer les muscles, améliorer l’équilibre, la posture et la marche tout en prévenant les raideurs articulaires et les douleurs liées à l’immobilité ;
- l’ergothérapeute : il se concentre sur la restauration de l’autonomie pour la réalisation des activités de la vie quotidienne (se laver, s’habiller, manger, cuisiner, etc.) ;
- l’orthophoniste : il prend en charge les troubles de la communication (aphasie), de la déglutition (dysphagie) et parfois les difficultés cognitives (mémoire, attention). Grâce à des séances régulières, il permet au patient de retrouver une meilleure autonomie dans les interactions quotidiennes ;
- le neuropsychologue : il intervient dans l’évaluation des fonctions cognitives (mémoire, attention, fonctions exécutives) et propose des stratégies de compensation en cas de troubles. Il joue aussi un rôle dans le soutien émotionnel face aux changements de personnalité ou à la dépression post-AVC ;
- l’infirmier et l’aide-soignant : ils assurent les soins de base, l’administration des traitements, la prévention des complications (escarres, infections…) et accompagnent le patient dans les gestes du quotidien avec bienveillance et vigilance ;
- les aidants et la famille : ils jouent un rôle essentiel tout au long de la rééducation après un AVC. Leur soutien moral, leur présence quotidienne et leur implication dans les soins favorisent le rétablissement du patient.
Quelles sont les différentes formes de rééducation après un AVC ?
La rééducation après un AVC mobilise différentes approches pour traiter les séquelles spécifiques, qu’elles soient motrices, cognitives ou liées à la communication.
La rééducation motrice : retrouver force, équilibre et mobilité
Les troubles moteurs sont parmi les séquelles les plus fréquentes après un AVC. Ils peuvent se traduire par une hémiparésie (faiblesse d’un côté du corps) ou une hémiplégie (paralysie complète d’un côté). La rééducation après un AVC se concentre donc souvent sur la récupération des capacités motrices. Parmi les techniques utilisées dans ce cas :
- des mobilisations passives et actives personnalisées ;
- des exercices d’équilibre et de coordination ;
- un apprentissage ou réapprentissage de la marche avec ou sans appareillage (canne, déambulateur) ;
- une utilisation de robots ou d’exosquelettes pour assister les mouvements ;
- la stimulation électrique fonctionnelle.
La rééducation orthophonique : réapprendre à communiquer et à s’alimenter
Un tiers des personnes victimes d’AVC souffrent de troubles du langage (aphasie), des troubles de la déglutition (dysphagie), ou encore de troubles cognitifs liés à la communication. L’orthophoniste intervient afin de :
- restaurer les capacités de communication verbale et non verbale ;
- travailler la compréhension et l’expression orale ;
- réapprendre à lire, écrire, compter ;
- rééduquer la déglutition en cas de difficultés alimentaires.
Menée par l’orthophoniste, la rééducation après un AVC se fait généralement sur plusieurs mois, avec une fréquence de séances adaptée à la progression du patient.
La rééducation cognitive : stimuler la mémoire, l’attention et le raisonnement
Les séquelles cognitives (troubles de la mémoire, de l’attention, du jugement, de l’organisation, etc.) peuvent nuire à l’autonomie. La rééducation après un AVC comprend souvent une prise en charge neuropsychologique dont les objectifs sont de :
- identifier les troubles cognitifs par des bilans spécifiques ;
- mettre en place des exercices de stimulation ciblée ;
- développer des stratégies de compensation (agenda, alarmes, routines…).
Un suivi psychologique peut aussi être nécessaire, notamment en cas de dépression post-AVC.
La rééducation en ergothérapie : redevenir autonome au quotidien
L’ergothérapeute aide le patient à redevenir autonome dans les gestes essentiels : s’habiller, se laver, cuisiner, utiliser un téléphone… La rééducation après un AVC inclut dans la plupart des cas, des séances d’ergothérapie personnalisées, qui portent généralement sur :
- l’adaptation et l’aménagement du logement (barres d’appui, suppression d’obstacles) ;
- l’apprentissage de techniques compensatoires ;
- l’utilisation d’aides techniques (couverts adaptés, fauteuils roulants, etc.) ;
- la reprise d’activités domestiques, professionnelles ou sociales.
Les AVC touchent dans 75% des cas, les personnes âgées de plus de 65 ans, chez qui les séquelles peuvent être sévères et durables. Au-delà de l’urgence médicale, c’est tout un processus de rééducation et d’accompagnement qui s’engage, souvent long et exigeant.
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Rééducation après un AVC : à quoi s’attendre ?
Pour chaque patient, le processus de rééducation après un AVC est un cheminement unique, influencé par de nombreux facteurs tels que l’étendue et la localisation de la lésion cérébrale, l’état de santé général, la motivation et le soutien de son entourage.
- L’intensité et l’engagement : la rééducation après un AVC nécessite un investissement conséquent en temps et en énergie. Les séances peuvent être fatigantes, mais la persévérance est essentielle pour progresser.
- Des progrès variables : la récupération n’est pas linéaire. Des périodes d’amélioration rapide peuvent alterner avec d’autres plus lentes. Il est donc important de rester motivé et de célébrer chaque petite victoire.
- La répétition et la pratique : la neuroplasticité, la capacité du cerveau à se réorganiser et à former de nouvelles connexions, est au cœur de la rééducation après un AVC. La répétition d’exercices et la pratique régulière sont cruciales pour stimuler cette plasticité ;
- la douleur et la fatigue : la douleur neuropathique et la fatigue sont des symptômes fréquents après un AVC. Le processus de rééducation intègre des stratégies pour gérer ces symptômes et améliorer le confort du patient ;
- l’adaptation et la compensation : en cas de récupération partielle, des techniques spécifiques et des outils adaptés permettent de compenser les pertes fonctionnelles et d’aider la personne à maintenir son indépendance au quotidien ;
- la frustration, la tristesse ou la colère : ne plus pouvoir faire ce que l’on faisait auparavant comme marcher, parler, écrire, après un AVC, peut provoquer une détresse émotionnelle intense. Ces émotions sont normales et doivent être reconnues, comprises et, si nécessaire, accompagnées par un professionnel de santé mentale.
Rééducation post-AVC : la nécessité d’une mobilisation collective
Pour que la rééducation soit la plus efficace possible après un AVC, le patient doit être un acteur engagé dans son propre processus de récupération. Cela implique de :
- être motivé et persévérant : croire en sa capacité de progression et ne pas se décourager face aux difficultés ;
- suivre attentivement les consignes des thérapeutes : comprendre les objectifs de chaque exercice et les réaliser correctement ;
- pratiquer régulièrement les exercices prescrits : l’entraînement régulier est essentiel pour stimuler la neuroplasticité ;
- communiquer ouvertement avec l’équipe de rééducation : faire part de ses douleurs, de ses difficultés et de ses objectifs ;
- participer activement à la planification de sa rééducation : exprimer ses préférences et ses priorités.
L’entourage du patient joue également un rôle crucial en apportant un soutien émotionnel et une motivation constante. Il est important pour les proches de :
- être patients et compréhensifs : la récupération prend du temps et demande de nombreux efforts ;
- encourager et valoriser les progrès : même les petites victoires sont importantes ;
- offrir un environnement stimulant et adapté : favoriser la réalisation des exercices et encourager l’autonomie au quotidien ;
- participer aux séances de rééducation si possible : comprendre les exercices et les objectifs ;
- rechercher du soutien : les groupes de soutien pour les familles peuvent être précieux en cas de détresse psychologique.
La rééducation après un AVC est un parcours exigeant, marqué par l’effort, la persévérance et parfois des moments de découragement. Mais c’est aussi un chemin d’espoir, où chaque progrès, même minime, rapproche un peu plus d’une vie autonome et d’un mieux-être retrouvé.