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Passée la cinquantaine, les os perdent progressivement leur densité, augmentant considérablement le risque de fractures et d’ostéoporose. Dès lors, l’ostéodensitométrie s’impose comme un examen incontournable permettant d’évaluer la santé osseuse. En quoi consiste-t-elle ? Qui est concerné ? À quelle fréquence la réaliser ? Décryptage. 

Qu’est-ce que l’ostéodensitométrie ?

L’ostéodensitométrie, aussi appelée densitométrie minérale osseuse, est un examen médical non invasif, indolore et rapide, permettant de mesurer avec précision la densité minérale osseuse (DMO), c’est-à-dire la quantité de calcium contenue dans les os. Grâce à cette mesure, les médecins peuvent estimer le risque de fracture et détecter une éventuelle déminéralisation osseuse, souvent signe d’ostéoporose ou d’ostéopénie. 
Cet examen repose sur une technologie d’imagerie très précise, appelée absorptiométrie biphotonique aux rayons X (DEXA ou DXA). Elle utilise deux faisceaux de rayons X à faible irradiation afin de mesurer la DMO au niveau des zones du corps les plus exposées au risque de fracture liée à l’ostéoporose : col fémoral, vertèbres et poignet. 
Réalisé dans un centre d’imagerie médicale, cet examen dure entre 15 et 20 minutes, ne nécessite pas d’être à jeun ni aucune préparation spécifique (aucune injection ou prélèvement), et l’irradiation émise pendant ce dernier est 20 fois moindre qu’une radiographie pulmonaire. 

Pourquoi cet examen devient-il essentiel après 50 ans ?

La perte osseuse est souvent asymptomatique, jusqu’à ce que la fracture survienne. Faire une ostéodensitométrie dès 50 ans, permet dès lors de : 

  • détecter une baisse naturelle de la densité osseuse, chez les hommes comme chez les femmes. Mais c’est chez ces dernières que le phénomène est le plus marqué, notamment à cause de la ménopause. La baisse des œstrogènes entraîne une accélération de la déminéralisation osseuse, rendant le squelette plus vulnérable. Chez les hommes, la perte est plus progressive, mais elle peut également conduire à des fragilités importantes avec l’âge ; 
  • dépister l’ostéoporose précocement : qui altère progressivement la densité et la structure des os. En France, elle touche près de 39 % des femmes autour de 65 ans, bien que ses effets puissent apparaître bien plus tôt. Certaines personnes présentent en effet des facteurs de risque dès la cinquantaine, ce qui justifie un dépistage anticipé ; 
  • évaluer le risque de fracture : l’ostéodensitométrie permet d’évaluer le risque de fracture ostéoporotique dans les années à venir. Cette évaluation est cruciale pour déterminer si un traitement pharmacologique est nécessaire et pour adapter les conseils de prévention (activité physique, supplémentation en calcium et vitamine D, prévention des chutes) ; 
  • suivre l’efficacité du traitement : pour les personnes déjà diagnostiquées avec une ostéoporose et sous traitement, l’ostéodensitométrie est utilisée pour surveiller l’évolution de la densité osseuse et évaluer l’efficacité du traitement. Des examens réguliers permettent d’ajuster le traitement si nécessaire. 

Cet examen permet donc de détecter l’ostéoporose à un stade précoce avant qu’elle ne provoque des fractures ou de surveiller son évolution. L’examen délivre notamment un score T, qui compare la densité osseuse du patient à celle d’une population jeune et en bonne santé : 

  • T > -1 : densité osseuse normale ; 
  • T entre -1 et -2,5 : signe d’ostéopénie (léger déficit de masse osseuse) ; 
  • T ≤ -2,5 : signe d’ostéoporose avérée. 

Les résultats de l’ostéodensitométrie fournissent aux patients et à leurs médecins des informations objectives pour prendre des décisions éclairées concernant la prévention et le traitement de l’ostéoporose. Cela permet d’adopter une approche personnalisée et proactive afin de préserver la santé osseuse des cinquantenaires. 

Qui devrait passer une ostéodensitométrie après 50 ans ?

Même si l’ostéoporose apparaît après 50 ans, certaines personnes présentant un risque accru devraient envisager une ostéodensitométrie le plus tôt possible et de manière régulière. Les recommandations peuvent varier selon le profil de chaque personne à risque, mais en règle générale, cet examen est conseillé à partir de 50 ans pour : 

  • les hommes de 70 ans et plus ; 
  • les personnes ayant des antécédents familiaux de fractures de hanche ou d’ostéoporose ; 
  • les personnes ayant subi une fracture après une chute mineure (fracture de fragilité) ; 
  • les personnes souffrant de certaines affections médicales associées à une perte osseuse (polyarthrite rhumatoïde, hyperthyroïdie, etc.) ; 
  • les personnes prenant des médicaments pouvant affecter la densité osseuse (corticoïdes à long terme, certains traitements contre le cancer, etc.) ; 
  • les personnes ayant un faible poids corporel ou une perte de taille significative ; 
  • les personnes présentant des signes radiologiques de perte osseuse. 

À noter que le médecin traitant reste le mieux placé pour évaluer le risque individuel et déterminer le bon moment pour réaliser une ostéodensitométrie

Pour accompagner au mieux cette démarche de prévention, il est indispensable de disposer d’une couverture santé adaptée à son âge et à ses besoins spécifiques. Dans cette optique, Mutualp propose une mutuelle spécialement conçue pour les plus de 60 ans, avec des garanties complètes et étendues. Elle couvre les soins courants, l’hospitalisation, les examens médicaux et les dépenses de santé les plus fréquentes à cet âge. Une solution pensée pour offrir confort et sérénité au quotidien. 
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L’ostéodensitométrie est-elle prise en charge ?

L’ostéodensitométrie est remboursée à 70 % par l’Assurance Maladie, sur la base du tarif conventionné (39,96€), à condition qu’elle soit prescrite par un professionnel de santé et réponde à certains critères médicaux bien définis. 

Prise en charge d’un premier examen

Ce dernier est pris en charge, quel que soit l’âge ou le sexe, en cas de : 

  • pathologie ou de traitement favorisant l’apparition d’ostéoporose, comme une hyperthyroïdie non traitée ou une corticothérapie prolongée (plus de 3 mois) ; 
  • antécédent de fracture sans traumatisme majeur, diagnostiquée à l’occasion d’une radiographie, signe fréquent d’une fragilité osseuse déjà installée. 

Pour les femmes ménopausées présentant des facteurs de risque, l’Assurance Maladie prend également en charge cet examen dans les cas suivants : 

  • antécédent familial de fracture du col du fémur sans traumatisme, chez un parent du premier degré (parent, frère, sœur, ou enfant) ; 
  • un indice de masse corporelle (IMC) inférieur à 19 kg/m² ; 
  • une ménopause précoce, survenant avant 40 ans ; 
  • une corticothérapie (traitement par corticoïdes) de plus de 3 mois consécutifs. 

Prise en charge d’un deuxième examen

Une seconde ostéodensitométrie peut également être prise en charge sous certaines conditions : 

  • lors de l’arrêt d’un traitement contre l’ostéoporose, hors arrêt pour effet indésirable, chez une femme ménopausée ; 
  • chez une femme ménopausée sans fracture et n’ayant pas débuté de traitement après une première ostéodensitométrie normale ou montrant une ostéopénie : un second examen peut alors être proposé 3 à 5 ans après le premier, en fonction de l’apparition de nouveaux facteurs de risque. 

N.B. Pour les femmes ménopausées qui suivent un traitement hormonal substitutif, la réalisation d’une ostéodensitométrie n’est pas recommandée. En effet, le THS contribue déjà à la prévention de l’ostéoporose, rendant cet examen souvent inutile. 

Que faire en cas d’ostéoporose ?

Si l’ostéodensitométrie met en évidence une perte de densité osseuse significative ou une ostéoporose avérée, plusieurs mesures complémentaires peuvent être mises en place pour renforcer les os et réduire le risque de fracture. 

Adapter son mode de vie

Des changements dans l’hygiène de vie peuvent avoir un impact positif sur la santé osseuse. 

  • Améliorer son alimentation en privilégiant les aliments riches en calcium : produits laitiers (lait, yaourt, fromage), légumes verts (brocolis, choux, épinards), amandes, sardines avec arêtes, ou certaines eaux minérales enrichies. 
  • Assurer un bon apport en vitamine D, indispensable à l’absorption du calcium : exposition quotidienne au soleil (10 à 15 minutes par jour), consommation de poissons gras (maquereau, saumon, hareng), œufs, foie, ou prise de compléments alimentaires en cas de déficit. 
  • Pratiquer une activité physique régulière : la marche, la gymnastique douce, ou le yoga permettent de renforcer la masse osseuse, d’améliorer l’équilibre et de limiter le risque de chute. 
  • Eviter les comportements à risque, en arrêtant le tabac (qui accélère la déminéralisation osseuse), en limitant la consommation d’alcool et en sécurisant son environnement domestique (éclairage suffisant, tapis antidérapants, barres d’appui…) pour réduire le risque de chute. 

Recourir à un traitement médical adapté

Selon la sévérité de l’ostéoporose et les antécédents de fracture, le médecin peut prescrire : 

  • une supplémentation en calcium et en vitamine D : souvent prescrite en première intention pour compenser les carences et optimiser la solidité osseuse ; 
  • des traitements médicamenteux spécifiques, comme les biphosphonates qui freinent la résorption osseuse, le dénosumab, un anticorps monoclonal, qui permet de réduire le risque de fractures vertébrales, non vertébrales et de la hanche ainsi que d’autres antirésorptifs ou antirésorbants, destinés à renforcer l’os et à réduire le risque de fracture. 

Mettre en place un suivi régulier

Le traitement de l’ostéoporose nécessite un suivi rigoureux et régulier. Ainsi réaliser une ostéodensitométrie tous les 2 à 5 ans, permet de : 

  • vérifier l’évolution de la densité minérale osseuse ; 
  • évaluer l’efficacité du traitement en cours ; 
  • adapter la stratégie thérapeutique si la perte osseuse progresse ou si de nouveaux facteurs de risque apparaissent. 

En conclusion, l’ostéodensitométrie est un outil indispensable pour prévenir l’ostéoporose et ses complications. Simple, rapide et indolore, elle permet d’agir avant que les os ne deviennent trop fragiles. Si vous avez plus de 50 ans ou présentez des facteurs de risque, parlez-en à votre médecin, cela pourrait vous éviter de graves problèmes de santé, que ce soit à court, moyen ou long terme.