Avec l’allongement de l’espérance de vie, l’autonomie des personnes âgées devient un enjeu majeur de santé publique. La perte de mobilité, souvent liée à divers facteurs, peut impacter considérablement la qualité de vie des seniors. Cependant, des solutions existent pour préserver leur mobilité et leur indépendance le plus longtemps possible.
Perte de mobilité chez les seniors, c’est quoi au juste ?
La perte de mobilité se définit comme une diminution de la capacité d’une personne à se déplacer de manière autonome, que ce soit pour marcher, se lever, s’asseoir, ou effectuer d’autres mouvements essentiels de la vie quotidienne. Elle ne touche pas tous les seniors de la même manière : elle peut être partielle ou totale, se manifester de façon progressive ou survenir brutalement, selon les causes et le contexte. Plusieurs facteurs peuvent expliquer une perte de mobilité chez les personnes âgées :
- des maladies chroniques : l’arthrose, l’ostéoporose, les maladies cardiovasculaires, le diabète, les troubles neurologiques (comme la maladie de Parkinson ou les séquelles d’un accident vasculaire cérébral), peuvent impacter les comportements liés à la mobilité ;
- une diminution de la force et de la masse musculaire (sarcopénie) : le vieillissement naturel s’accompagne souvent d’une perte progressive de masse et de force musculaire, rendant les mouvements plus difficiles et augmentant le risque de chutes ;
- des troubles de l’équilibre et de la coordination : des problèmes d’oreille interne, des troubles de la vision, ou des neuropathies peuvent altérer l’équilibre et la coordination, affectant la marche et la coordination motrice ;
- les effets secondaires des médicaments : certains médicaments peuvent entraîner des étourdissements, une faiblesse musculaire ou des troubles de l’équilibre ;
- la sédentarité : le manque d’activité physique accélère la perte de masse musculaire et la diminution de la mobilité ;
- la peur de tomber : souvent liée à des troubles anxieux ou dépressifs, elle peut pousser la personne âgée à moins bouger, entraînant ainsi une perte de mobilité progressive ;
- un logement inadapté : un intérieur mal agencé, avec des escaliers sans rampe, des sols glissants ou un éclairage insuffisant, peut rapidement devenir un obstacle aux déplacements et limiter la mobilité au quotidien.
Perte de mobilité : quelles répercussions sur la vie et le quotidien des seniors ?
La perte de mobilité impacte profondément le quotidien des personnes âgées, en diminuant leur autonomie, leur bien-être et leur qualité de vie. Multiples et liées, ses répercussions sont à la fois physiques, sociales et psychologiques :
- une limitation des activités de la vie quotidienne : lorsque les déplacements deviennent de plus en plus difficiles, des gestes simples comme faire ses courses, préparer un repas, se laver, s’habiller ou entretenir son logement deviennent compliqués, voire impossibles sans assistance ;
- un isolement social : la perte de mobilité peut entraîner une réduction des interactions sociales, accentuant le sentiment de solitude, ce qui peut entraîner des répercussions néfastes sur la santé mentale des seniors ;
- une dépendance accrue : une perte de mobilité signifie également une dépendance plus forte à l’égard des proches, des aidants ou des professionnels pour les gestes du quotidien. Cette situation peut altérer l’estime de soi, générer un sentiment de perte de contrôle et affecter la dignité de la personne âgée ;
- une augmentation du risque de chutes : les troubles de l’équilibre et la démarche hésitante augmentent considérablement le risque de chutes, qui peuvent avoir de graves conséquences : fracture du col du fémur, hospitalisation, perte définitive d’autonomie, etc. ;
- des troubles psychologiques : la perte de mobilité ne touche pas uniquement le corps. Elle a également des effets psychiques notables : baisse du moral, anxiété, sentiment d’inutilité, frustration face à la dépendance, voire dépression ;
- une comorbidité : la perte de mobilité s’accompagne souvent d’un mode de vie plus sédentaire, ce qui peut favoriser le développement ou l’aggravation de pathologies chroniques comme le diabète, l’hypertension, les maladies cardiovasculaires, l’obésité ou encore la perte cognitive.
Comment évaluer une perte de mobilité chez les seniors ?
L’évaluation de la perte de mobilité chez une personne âgée est une étape clé pour comprendre son origine, mesurer son impact au quotidien et mettre en place un plan d’accompagnement adapté. Elle nécessite une approche globale, alliant analyse médicale, tests physiques, observation de l’environnement et prise en compte du vécu émotionnel du senior.
Anamnèse et examen clinique
Le médecin commence par un entretien approfondi avec le patient. Il s’intéresse à ses plaintes, à ses antécédents médicaux, aux éventuelles pathologies chroniques, aux traitements en cours, mais aussi aux habitudes de vie (niveau d’activité physique, alimentation, chutes récentes…). L’examen clinique évalue ensuite plusieurs paramètres essentiels : force musculaire, amplitude des mouvements articulaires, posture, stabilité, coordination, vitesse de marche, ou encore capacité à se lever et à s’asseoir.
Le « Timed Up and Go » test
Fréquemment utilisé, ce test consiste à chronométrer le temps que met la personne à se lever d’une chaise, à marcher pendant 3 mètres, à faire demi-tour, à retourner vers la chaise et à se rasseoir. Il permet d’évaluer la capacité de la personne à tenir debout, à se déplacer sans appui, ou à se maintenir dans différentes positions (assis et/ou debout). Cette évaluation est essentielle pour anticiper les risques de déséquilibre et prévenir les accidents domestiques.
Identification de la douleur
La douleur, qu’elle soit articulaire, musculaire ou neurologique, peut limiter les mouvements et favoriser l’inactivité. Il est donc primordial d’évaluer son intensité, sa localisation, sa fréquence et son retentissement sur la mobilité. Des échelles visuelles analogiques ou verbales sont utilisées pour mieux cerner le ressenti du patient.
Cette démarche d’évaluation globale met en lumière un besoin essentiel : disposer d’une couverture santé capable de répondre aux enjeux spécifiques liés à l’âge. Raison pour laquelle Mutualp et à travers sa mutuelle pour les plus de 60 ans, propose des garanties conçues pour accompagner les changements liés au vieillissement. Cette couverture aide à prendre en charge les frais de santé et à accompagner les seniors tout au long de leur parcours, en leur proposant des solutions claires, accessibles et adaptées pour préserver au mieux leur autonomie et leur qualité de vie. Pour en savoir plus, rendez-vous sur cette page.
Quelles solutions pour préserver l’autonomie ?
Face à la perte de mobilité, une approche multidisciplinaire est cruciale pour préserver l’autonomie et la qualité de vie des seniors.
Interventions médicales et rééducatives
Une prise en charge adaptée, à la fois médicale et fonctionnelle, permet de ralentir la perte de mobilité. Elle repose notamment sur :
- le traitement des affections sous-jacentes : la prise en charge médicale des maladies chroniques (arthrose, ostéoporose, etc.) est essentielle pour limiter leur impact sur la mobilité. Cela peut inclure la prise de médicaments, des infiltrations, ou dans certains cas, une intervention chirurgicale ;
- la kinésithérapie et la rééducation : des programmes d’exercices personnalisés, encadrés par un kinésithérapeute, permettent de renforcer la force musculaire, d’améliorer l’équilibre, la coordination et la souplesse. La rééducation de la marche peut également être envisagée dans certains cas ;
- une activité physique adaptée : la pratique de la marche, de la natation, du vélo, du tai-chi ou de la gymnastique douce est fondamentale pour maintenir la force musculaire, l’équilibre et la mobilité, à condition que cela soit adapté à l’âge et aux capacités physiques de chaque senior.
Aides techniques et aménagement du domicile
La perte de mobilité rend chaque déplacement plus délicat, surtout lorsque le cadre de vie est inadapté. Avoir recours à des aides techniques et adapter son logement peut permettre aux seniors de se déplacer en toute sécurité :
- les aides à la marche : canne simple, canne tripode, déambulateur, rollator peuvent apporter un soutien et une stabilité supplémentaires. Leur choix doit être adapté aux besoins de la personne après consultation d’un professionnel de santé ;
- les aides au transfert : planche de transfert et lève-personne peuvent faciliter les transferts du lit au fauteuil, ou du fauteuil aux toilettes ;
- les aides pour la salle de bain : barres d’appui, siège de douche, tapis antidérapants, rehausseur de toilettes permettent de sécuriser les gestes liés à la toilette et à l’hygiène quotidienne. Remplacer une baignoire par une douche de plain-pied peut également prévenir le risque de chutes ;
- l’aménagement du domicile : éliminer les obstacles (tapis, fils, etc.), assurer un bon éclairage, installer des rampes d’accès, motoriser les volets, toutes ces actions peuvent faciliter les déplacements et prévenir les chutes. Un monte-escalier peut être la solution pour accéder plus facilement aux différents niveaux de la maison ;
- les fauteuils roulants et scooters de mobilité : pour les personnes souffrant d’une perte de mobilité assez importante, ces aides techniques permettent de rester mobile et d’être autonome lors des déplacements quotidiens.
Soutien psychologique et social
La perte de mobilité n’affecte pas uniquement le corps, elle peut aussi impacter le moral, l’estime de soi et les relations sociales. D’où la nécessité de :
- accompagner psychologiquement : la perte de mobilité peut être vécue comme une épreuve, générant frustration, anxiété ou tristesse. Un soutien psychologique permet d’exprimer ces émotions, de retrouver confiance en soi et d’accepter les changements sans les subir ;
- maintenir le lien social : encourager les interactions sociales, favoriser les rencontres et les activités récréatives permet de lutter contre l’isolement. Les dispositifs de transport accompagnés ou les animations organisées par les collectivités locales jouent un rôle déterminant pour garder une vie sociale épanouissante, même avec une mobilité réduite ;
- soutenir les aidants : les proches sont souvent très sollicités dans l’accompagnement quotidien des seniors. Être à leur écoute et leur offrir des ressources adaptées est essentiel pour préserver leur équilibre personnel et garantir une qualité d’accompagnement durable et bienveillante.
La perte de mobilité chez les seniors n’est pas une fatalité. Grâce à une évaluation approfondie et à une combinaison de solutions médicales, rééducatives, techniques, environnementales et psychosociales, il est possible de préserver significativement l’autonomie et la qualité de vie des personnes âgées.